Ancolie : Aquilegia coerulea, canadensis, flabellata et chrysantha


Le charme et le naturel au plus haut point

Ces fleurs vous plongent dans un sentiment délicat, romantique à souhait, où la nostalgie cède vite la place au contentement de l’instant présent. Car elles choisissent le plus beau moment du printemps pour s’épanouir, fin avril début mai, dans le plaisir des beaux jours revenus. Le dessin des fleurs a un je-ne-sais-quoi de fragile, vite démenti par le feuillage robuste, d’un vert bleuté qui renforce sa présence. Cependant, pas d’agressivité dans la silhouette, suffisamment ramassée pour se glisser entre les arbustes, ou occuper un angle ingrat au pied d’un mur ombragé. Le prototype même de la fleur qui sait trouver d’instinct la bonne place où prospérer. L’ancolie est une fleur de base, une de ces plantes vivaces qui ne vous préoccupent jamais et participent au cachet du jardin mieux que des grandes beautés fugitives.

Besoins vitaux

Vous pouvez mettre en place des ancolies en godets au printemps ou en début d’automne (ce qui est de loin préférable). La floraison de la première année est sympathique mais c’est l’année suivante surtout que vous aurez des satisfactions. Profitez-en cela ne durera pas : un pied d’ancolie ne vit guère plus de deux ou trois ans.

Plantez tous les 20 cm car le feuillage est assez volumineux, et constituez dès le départ des groupes, qui sont autrement plus beaux que quelques pieds dispersés. Le semis à partir de graines du commerce n’est pas plus laborieux, et s’effectue en mars-avril. Le premier repiquage est un peu délicat, mais le reste de la culture se déroule tranquillement pour vous donner des dizaines de plants à mettre en place à l’automne. Procédez à ces semis dans des caissettes à poisson, car le semis direct en place risque de ne pas vous laisser beaucoup de plants utilisables.

Les débuts

L’ancolie est à l’origine une fleur de sous-bois, de clairière largement ouverte, de lisière de forêt claire. Elle aime le soleil du matin ou celui du soir, qui fait étinceler son bleu, un sol riche en humus, en feuilles mortes décomposées. S’il fait sec l’été, elle se met au repos, et son feuillage se dessèche sans qu’elle en souffre le moins du monde. La preuve : en septembre, tout est reconstitué.

Entretien

Presque rien. Un désherbage évitera la concurrence des mauvaises herbes au début, puis l’ancolie fera le ménage elle-même.

Une fois la floraison passée, vous pouvez couper les hampes florales, qui épuisent inutilement les souches, mais épargnez-en une pour qu’elle vienne à maturité, choisie du coloris qui vous aura le plus enchanté. En juillet, vous prendrez cette tige devenue sèche et la secouerez un peu partout au jardin. Les semis spontanés viendront en leur heure, sans que vous ayez à lever le petit doigt. Vous les remarquerez à leurs jeunes feuilles divisées et vert bleuté. Soit vous les laissez en place, soit vous les repiquez, en octobre ou en mars, là où vous le souhaitez.La surprise viendra au moment de la floraison, dont les coloris risquent d’avoir changer par rapport à l’original.

Que choisir ?

Vous serez certainement tenté d’acheter des ancolies en godets, sur la foi des chromos montrant des fleurs aux éperons incroyablement allongés, jaunes ou roses et bruns C’est probablement ce que vous obtiendrez les premières années, puis les semis n’en feront qu’à leur tête et c’est tant mieux.

Si vous en trouvez, précipitez-vous sur l’ancolie ordinaire, celle que l’on appelle l’ancolie des jardins. C’est encore la plus jolie et la plus fidèle, avec l’ancolie des Alpes, d’un bleu d’encre enfantine. Mais vous pouvez également vous laissez tenter par des ancolies de collections, il en est de fort belles (l’ancolie du Canada en particulier, avec ses fleurs rouge cuivré).

Ancolie, famille de plantes coerulea, canadensis,